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A l'occasion de la Fête médiévale qui se déroule à Fougères, je vais vous présenter le vitrail roman et ses principales caractéristiques.Composition des baiesIl ne reste que très peu de vestiges du XIIème siècle et encore moins à leurs emplacements d'origines. Les verrières sont remaniées au cours des siècles à l'exemple des vitraux de Saint-Denis (voir article).L'art du vitrail évolue en parallèle avec l'architecture. L'architecture romane est caractérisée par de petites baies, peu nombreuses et de petites dimensions, c'est pour cette raison que les vitraux romans sont clairs et doivent donc laisser passer un maximum de lumière. Seules quelques couleurs sont présents dans les vitraux du XIIème tels que le bleu (Chartres), le vert, jaune ou encore pourpre pur les visages.L'art du vitrail reste à cette époque attaché à la tradition de l’orfèvrerie avec de petites pièces de verres. Les compositions sont en générales de petites scènes qui se détachent sur un fond ornés de petits rinceaux, les scènes sont délimités par des galons de perles, de frises. Les bordures sont larges et composées d'éléments végétaux. Le vitrail peint illustre les textes bibliques , ou les récits hagiographiques (relate la vie des Saints).Mais un autre ordre religieux refusant toute forme de richesse, faisant alors apparaître un autre type de verrière, il s'agit des vitraux cisterciens qui se caractérisent par des vitraux incolores qui se composent d'entrelacs et palmettes (ex Obazine).TechniqueGrâce au Moine Théophile, les techniques nous sont alors rapportées. Au XIIème siècle le papier utilisé aujourd'hui pour reproduire les dessins n'existait pas, c'est alors sur une table préalablement enduit de craie blanche qu'était reproduit le dessin. Cela servait pour couper les pièces de verres, peindre et monter le vitrail un exemple de cette table est conservée au musée de Gérone en Espagne.Après avoir reproduit le tracé sur le verre, il était mouillé puis porté au fer rouge, les coupes étaient alors aléatoires, ce qui explique leur taille et l'irrégularité de la coupe. Quand au plomb qui est utilisé pour sertir les pièces de verrre, il était étroit, l'âme du plomb était lui épais ce qui augmentait sa solidité.Exemple de vitrail du XIIème siècleVoici la liste des églises et cathédrales dont les vitraux du XIIème siècle subsiste:FougèresPoitiers Le MansObazine
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 2, 2025
La Création d’un Vitrail Traditionnel : Étapes EssentiellesLe vitrail, art ancestral alliant verre et plomb, revêt une importance particulière dans le patrimoine artistique. Voici un aperçu des principales étapes de ce processus créatif. 1. Réalisation d'une maquetteLa première phase consiste à élaborer une maquette, qui représente le vitrail à une échelle réduite. Cette étape permet de visualiser l’harmonie des formes et des couleurs avant de passer à la réalisation à taille réelle.2. Réalisation du cartonL’étape suivante est la création du carton, représentant le vitrail à taille réelle. Cette phase est primordiale car elle permet de vérifier la faisabilité de la découpe des pièces de verre. Il est également crucial de concevoir l’armature et de planifier le chemin de plomb pour éviter de bloquer des petites pièces, garantissant ainsi la cohérence de l'ensemble.3. CalibrerÀ l’aide d’un ciseau à trois lames, on réalise des gabarits en retirant une partie de matière, symbolisant l’âme de plomb. Ces gabarits sont ensuite regroupés par couleur, facilitant ainsi la coupe du verre selon le design établi. 4. Coupe de verreLe verre est découpé avec soin en suivant les contours des gabarits à l’aide d’une molette ou d’un outil à diamant. Cette étape requiert précision et minutie pour obtenir des pièces parfaitement conformes au gabarit. 5. Peinture sur verreCertaines pièces peuvent être peintes selon les indications du carton, avant d’être cuites au four. Cette peinture, est appelée grisaille.6. Sertissage et soudureUne fois toutes les pièces prêtes, le montage s’effectue durant l’étape de sertissage. Le plomb, en forme de H, est utilisé pour encadrer le verre, qui est placé à plat sur une table de travail. À la fin du montage, chaque intersection est soudée à l’étain, assurant ainsi la solidité de la structure. 7. MasticageLe masticage est une opération essentielle qui vise à rigidifier et étanchéifier le panneau. Cette étape contribue à la durabilité du vitrail, le protégeant des éléments extérieurs.8. Pose du vitrailEnfin, le vitrail est prêt à être installé. Il est fixé selon le lieu de destination, apportant une touche artistique unique à l’espace qu'il embellit.Créer un vitrail traditionnel est un processus complexe qui requiert des compétences artisanales précises. Chaque étape, de la maquette à la pose finale, joue un rôle fondamental dans la réalisation d’une œuvre d’art qui traversera les âges. Par cette approche minutieuse, le vitrail continue de captiver et d’émerveiller, témoignant de la richesse du savoir-faire artisanal.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 11, 2025
Les Vitraux de l'Abbé Suger et leur Écho à FougèresL'abbé Suger, figure emblématique du XIIe siècle, a profondément marqué l'architecture et l'art du vitrail à travers sa vision novatrice. Son travail à l'abbatiale de Saint Denis a particulièrement influencé la conception des vitraux médiévaux, alliant un régime théologique à une esthétique lumineuse. À l'occasion de la récente restauration des vitraux de Saint Denis, il est intéressant de se pencher sur l'héritage laissé par l'abbé Suger, notamment en nous interrogeant sur la présence d'un vitrail de Saint Benoît à Fougères.L’Abbé Suger : Un Visionnaire de la LumièreNé entre 1080 et 1081, Suger devient abbé de Saint Denis en 1122 et se consacre à la reconstruction de l'abbatiale autour du tombeau de Saint Denis. Sa passion pour la lumière, qu'il considère comme un symbole du divin, le pousse à engager les meilleurs verriers de son époque pour créer des vitraux au coût exorbitant, dépassant même celui de l'édifice lui-même. Ces œuvres ambitieuses sont conçues pour élever l’esprit des pèlerins qui entrent dans l'église, illustrant des thèmes tels que l'Enfant du Christ, l'Arbre de Jessé et la Passion du Christ. La Dévastation Révolutionnaire et la Conservation des VitrauxMalheureusement, ces joyaux artistiques subissent de lourds dommages lors de la Révolution française, période marquée par la destruction et le pillage. Les vitraux, ainsi que les tombeaux, sont dévastés, le plomb étant récupéré par les pilleurs. Alexandre Lenoir, alors conservateur des musées de France, prend des mesures pour protéger ce qui reste en déposant les vitraux en 1799. Cependant, cette action de protection ne réussit pas complètement, et de nombreux panneaux sont brisés ou perdus.Les restaurations ultérieures, notamment celles effectuées par Eugène Viollet-le-Duc, ont également donné lieu à des débats. Il y ajoute des éléments du XIXe revêtait un caractère réinterprétatif qui dénaturait quelque peu l'œuvre originale. En 2003, de nouveaux fac-similés en polycarbonate sont installés, mais ce n'est qu'en 2022-2023 que des vitraux plus fidèles aux conceptions de l'abbé Suger voient le jour.Le Vitrail de Fougères : Un Lien HistoriqueAujourd'hui, l'église Saint Léonard à Fougères abrite deux demi-médaillons fascinants, offerts en 1898-99 par Théodore Danjou de la Garenne. Restaurés par Auguste Alleaume, maître verrier originaire de Mayenne, ces vitraux évoquent un épisode de la vie de Saint Benoît, où Romanus remet à Benoît sa coule, tandis qu’un prêtre le nourrit le jour de Pâques. Ce vitrail se distingue non seulement par son histoire, mais représente également le plus ancien vitrail conservé en Bretagne. Alors que les vitraux de Saint Denis continuent d’être préservés et restaurés, ceux de Fougères s’inscrivent dans une tradition médiévale essentielle, reliant le patrimoine breton à l’héritage spirituel et artistique laissé par l’abbé Suger. Grâce à ces œuvres, nous pouvons apprécier non seulement la beauté de l’art du vitrail, mais aussi la richesse de l’histoire culturelle qui l'entoure.*Lien ressource : [Restauration des vitraux de Saint Denis - Article de presse]**Image : Détail du vitrail de la vie de Saint Benoît, Romanus remettant à Benoît sa coule*
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 11, 2025
Le vitrail : un élément décoratif, mais pas queLe vitrail est souvent perçu comme un simple élément décoratif des édifices, notamment des églises et des bâtiments historiques. Toutefois, ses fonctions vont bien au-delà de l’esthétique. En effet, le vitrail joue un rôle crucial dans la protection des structures contre les intempéries tout en assurant diverses dimensions éducatives, esthétiques et spirituelles.Sur le plan fonctionnel, le vitrail constitue une barrière efficace contre le vent et l’eau, contribuant ainsi à la stabilité et à l'intégrité des bâtiments. Lorsqu'un vitrail, qu'il soit extérieur ou intérieur, se casse, il est considéré comme un bris de glace, ce qui permet aux propriétaires de faire appel aux assurances. Cela souligne une reconnaissance légale de son importance structurelle, au-delà de son caractère ornemental.En parallèle, le vitrail revêt également une dimension éducative. À travers ses motifs et ses scènes narratrices, il transmet des histoires, des valeurs et des enseignements religieux ou culturels. Les figures bibliques, les événements historiques ou les symboles variés présents dans les vitraux permettent aux visiteurs d'apprendre et de réfléchir sur des thèmes profonds, souvent de manière visuelle et engageante.Sur le plan esthétique, le vitrail apporte une lumière colorée et dynamique à l’espace, créant des atmosphères uniques qui varient selon l’angle de la lumière et le moment de la journée. Ainsi, le choix des couleurs, des formes et des techniques de fabrication participe à l’identité visuelle de l’édifice et à son impact sur ceux qui le visitent.Enfin, sur le plan spirituel, le vitrail est souvent conçu pour inspirer la méditation et la contemplation. Dans de nombreuses traditions religieuses, la lumière est symbole du divin. Les vitraux agissent alors comme un intermédiaire entre le monde matériel et le sacré. Ils créent un espace propice à la prière et à la réflexion, enrichissant ainsi l'expérience spirituelle des fidèles.En conclusion, le vitrail est un élément fondamental qui allie fonctionnalité et symbolisme. Son rôle ne se limite pas à embellir les bâtiments; il protège, éduque, inspire et élève l'esprit. Ce faisant, il s’affirme comme une composante essentielle de notre patrimoine culturel et architectural.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 9, 2025
Définition de la GrisailleLa grisaille est une technique de peinture utilisée principalement pour décorer le verre, avec une caractéristique particulière : elle est dite vitrifiable. Ce type de peinture est translucide et se compose d'un pigment, tel que l'oxyde de cobalt, l'oxyde d'étain ou l'oxyde de cuivre, associé à un fondant. Ce dernier est essentiel car il permet d'abaisser le point de fusion de la peinture, facilitant ainsi son application sur le verre. La couleur de la grisaille varie en fonction du pigment utilisé, donnant des teintes allant du bleu au vert, en passant par le brun et le noir. Une fois que la peinture est appliquée sur le verre, elle nécessite une cuisson dans un four verrier à une température comprise entre 600 et 650 degrés Celsius, bien que la température précise puisse dépendre de l'effet souhaité et des composants utilisés.Histoire de la GrisailleL'histoire de la grisaille remonte à plusieurs siècles, et l'exemple le plus ancien connu est conservé au musée de Ravenne, en Italie. Ce fragment, datant du VIème siècle, représente un Christ Pantocrator et provient de la célèbre basilique de Sainte-Vitale. En France, la plus ancienne œuvre de grisaille est connue sous le nom de "Tête de Christ" de l'abbaye de Wissembourg, qui est exposée au musée de l'Œuvre de Notre-Dame à Strasbourg et date du XIème siècle.Au cours du Moyen Âge jusqu'au XIVème siècle, la grisaille était généralement exécutée en noir ou en brun, selon l'épaisseur du trait. Cependant, au XVIème siècle, de nouvelles couleurs de grisaille commencent à apparaître. Les recettes de fabrication de ces couleurs étaient souvent transmises secrètement de génération en génération dans les ateliers, renforçant ainsi le mystère entourant cet art.À partir des siècles suivants, les secrets de fabrication liés à la couleur du verre et à la réalisation de la peinture sur verre ont commencé à disparaître. Ce n'est qu'au XIXème siècle, grâce à des recherches menées sous l'Empire, que l'art de la peinture sur verre et du vitrail a été redécouvert. Cette redécouverte a permis de revitaliser cette forme artistique, permettant aux artisans de renouer avec des techniques anciennes et d'explorer de nouvelles possibilités créatives.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 11, 2025
### Jaune d'argent : Une Couleur au Service de l'Art du VitrailLe jaune d'argent est une couleur fascinante, oscillant entre le jaune et l'orange, qui joue un rôle fondamental dans l’art du vitrail. Obtenue par cémentation, cette teinte est le résultat d'un savant mélange de sels d’argent tels que le nitrate, le chlorure et le sulfure, associés à un cément (l'orcre) permettant une pénétration des premières couches du verre lors de la cuisson. Sa transparence unique et sa capacité à varier selon plusieurs paramètres (épaisseur, composition, support et conditions de cuisson) en font un élément précieux pour les artisans verriers.La technique de cémentation remonte à l’Égypte du VIIIe siècle, marquant un tournant dans la production de verre coloré. L’introduction du jaune d’argent a permis aux artisans de réaliser des vitraux plus complexes, leur offrant la possibilité d’appliquer deux couleurs sur une même pièce sans recourir au plomb. Par exemple, en appliquant du jaune d’argent sur du verre bleu, il était possible de créer une nuance de vert, enrichissant ainsi la palette des artistes de l’époque.Le jaune d’argent a véritablement émergé en Occident au XIVe siècle. À Mesnil-Villeman, dans la Manche, on retrouve l’empreinte de cette technique avec l’un des plus anciens exemples datés en France, attesté par l'inscription "1313". Cette découverte nous éclaire sur l’utilisation précoce du jaune d’argent et sur son influence dans la conception des vitraux médiévaux.À la Renaissance, la peinture sur verre a atteint des sommets de sophistication. Les artisans étaient capables de combiner diverses techniques, utilisant le jaune d’argent pour créer des effets de lumière et profondeur sans précédent. Les bordures et les motifs des vitraux, comme en témoigne un exemplaire à Montanel dans la Manche, montrent la maîtrise des artisans et l’attrait du jaune d’argent comme élément central de leur création.Le jaune d'argent représente bien plus qu'une simple couleur; il incarne un savoir-faire ancestral et une esthétique raffinée qui ont marqué l’histoire du vitrail. De ses débuts en Égypte à son apogée au XIVe siècle, cette teinte continue d’inspirer et d’émerveiller, rappelant la beauté intemporelle de l'art du verre.Détail d'une bordure d'un vitrail à Montanel (50 Manche)
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 19, 2025
Itinéraire des vitraux commémoratifs de la Seconde Guerre Mondiale en Manche NordÀ l'occasion des cérémonies du 80ème anniversaire du Débarquement de Normandie, nous vous proposons un itinéraire cyclable et culturel à travers la Manche Nord, mettant en lumière les vitraux commémoratifs de la Seconde Guerre Mondiale. Ce parcours de 30 kilomètres commence à Carentan et se termine à Angoville-au-Plain, offrant une plongée dans l’histoire tout en profitant des paysages normands. Les descritptions des vitraux sont à retrouver dans les autres articles. Points d'intérêt 1. CarentanVitrail de l’église Saint-Georges : Ce vitrail évoque les événements marquants du Débarquement et rend hommage aux soldats alliés. Ne manquez pas d’admirer la luminosité et la symbolique des couleurs qui représentent l’espoir et le sacrifice. (cf: article sur Carentan) 2. Sainte-Mère-Eglise Une pause pour contempler l’artisanat du verre et réfléchir sur l’importance de la mémoire collective.Il y a deux vitraux qui retrace l'histoire de ce village. (cf: article sur Sainte-Mère-Eglise) 3. Saint-Martin de Varreville Le récit narré par ce vitrail est enrichi par des détails historiques que vous pourrez découvrir grâce à des plaquettes explicatives à l'intérieur de l'église. (cf: article sur Saint-Martin de Varreville) 4.Angoville-au-PlainÉglise Saint-Jean-Baptiste : Terminez votre parcours avec le vitrail emblématique célébrant les acteurs de la libération. L’église, célèbre pour avoir accueilli des soldats blessés pendant la guerre, offre un cadre particulièrement émouvant. (cf: article sue Angoville-au-Plain)Détails pratiques- **Distance totale** : Environ 30 km- **Point de départ** : Carentan- **Point d'arrivée** : Angoville-au-Plain- **Type de parcours** : Boucle, idéal pour le vélo- **Durée recommandée** : Prévoyez une journée pour explorer le parcours tranquillement, incluant les arrêts pour admirer les vitraux et découvrir les environs.Cet itinéraire vous permettra non seulement de découvrir des vitraux chargés d'histoire, mais aussi de ressentir l’atmosphère unique de la Manche Nord, marquée par des événements qui ont façonné l'Europe moderne. Que vous soyez passionné d’histoire ou simple curieux, ce parcours est une occasion parfaite pour réfléchir sur le passé tout en profitant de la beauté naturelle de la région.Si vous souhaitez avoir le ficher pdf avec l'itinéraire et les explications , n'hésitez pas à m'envoyer un message.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 19, 2025
Histoire du Vitrail en L'honneur de la 101ème Division Aéroportée Contexte HistoriqueLe vitrail commémoratif dédié à la 101ème Division Aéroportée est un hommage poignant à l'une des unités les plus emblématiques de la Seconde Guerre mondiale. Cette division, dont la mission était cruciale pour le succès du débarquement en Normandie, a été chargée de sécuriser les routes stratégiques menant de la côte à Pouppeville et de prendre le contrôle des ponts sur la Douve et le canal de Carentan. Le matin du 6 juin 1944, alors que les troupes alliées déferlaient sur les plages d'Utah Beach, des complications survinrent lors du parachutage de la division, dispersant les hommes sur une zone étendue de 40 km. Malgré cela, la détermination et le courage des soldats leur permirent de tenir plusieurs objectifs clés, rejoignant finalement la 4e division d'infanterie américaine dans l'après-midi du même jour. Ce furent ces actions héroïques qui furent célébrées par la suite lors de la bataille de Carentan, qui se déroula du 10 au 12 juin 1944.La Création du VitrailConçu en 1955 par Paul Bony et son épouse Adeline Hébert-Stephens, ce vitrail a vu le jour grâce à la générosité des fonds issus du comité des plages du Débarquement. Ces ressources provenaient notamment de la vente de vieux navires alliés qui avaient été coulés au large des côtes de Utah Beach, permettant ainsi de financer cette œuvre d'art mémorable.Description ArtistiqueLe vitrail se compose de quatre lancettes, encadrées par un remplage élégant orné de deux mouchettes, d'un soufflet et d'écoinçons. Au centre du soufflet se dresse une Vierge à l'Enfant, symbole de protection et de réconfort. Les quatre lancettes présentent chacune des figures significatives :1. Un Saint avec les armoiries de Carentan, portant l'inscription « Carentan 6 juin 1944 », qui rappelle la date mémorable du débarquement.2. Jeanne d'Arc, figure emblématique de la foi et du patriotisme français.3. Saint Michel, le saint patron des parachutistes, représentant le courage aérien.4. Un saint avec le blason de l'insigne d'épaule de la 101ème Division Aéroportée, accompagné de l'inscription « 101ème Division Aéroportée » à la base, rendant hommage aux héros de cette unité.Dans les panneaux supérieurs, six parachutistes descendent du ciel, illustrant le moment décisif de leur largage. En bas, le registre inférieur dépeint une scène de la vie locale : un villageois, une femme serrant ses deux enfants souriants et un soignant, tous symboles de la résilience et de l'espoir au milieu du chaos de la guerre.ConclusionCe vitrail n'est pas seulement une œuvre d'art ; il constitue un témoignage vivant de l'engagement et du sacrifice des hommes de la 101ème Division Aéroportée lors de l'une des phases les plus critiques de la Seconde Guerre mondiale. À travers ses couleurs et ses motifs, il invite les spectateurs à se souvenir et à honorer ceux qui ont combattu pour la liberté.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 19, 2025
Histoire de Saint-Mère-Église et le Vitrail des ParachutistesSaint-Mère-l'Église est profondément enracinée dans l'histoire du Débarquement de Normandie, notamment à travers le récit poignant de John Steele. Parachutiste américain, Steele se retrouva suspendu dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, après que ses suspentes se soient accrochées à l’un des pinacles de l'église. Blessé et incapable de contrôler sa descente, il a vécu une expérience dramatique alors que les combats faisaient rage autour de lui. Cet événement marquant est immortalisé par le monument dédié à son courage, devenu célèbre grâce au film « Le Jour Le Plus Long ».Le Vitrail des ParachutistesLe vitrail de Saint-Mère-l'Église, réalisé par le maître-verrier Gabriel Loire (1904-1996), constitue un hommage touchant aux vétérans. Offert par ceux du 505ème régiment de la 82ème division aéroportée, ce vitrail a été financé lors du 25ème anniversaire du Débarquement, en mémoire de leurs camarades tombés. Inauguré en 1972, ce vitrail est une œuvre riche de symboles et de significations.Composition du VitrailLa baie du vitrail se divise en trois parties : la bordure, le centre, et l'inscription.1. La Bordure :Elle est ornée de visages d'hommes et de femmes, de soldats avec casques, ainsi que d’éléments naturels tels que des épis de blé.Plusieurs symboles y figurent :- La Croix de Lorraine, symbole de la Campagne de France.- La date du débarquement : 6 juin 1944.- Les armoiries de Sainte-Mère-Église, où deux parachutes représentent les 82ème et 101ème divisions aéroportées, surmontés d'un léopard d'or.- La colombe de la paix.- L'écusson de la 82ème division, avec le sigle AA bleu sur fond rouge.- Une branche d'olivier.- L'écusson du 505ème régiment**, représentant un léopard ailé, accompagné du slogan "Ready" (prêt).- Une tulipe, référence à la campagne de Hollande lors de l'opération Market Garden en septembre 1944.- la date du 6 juin 1969, qui commémore les 25 ans du Débarquement.- Les anciennes armoiries de Sainte-Mère-Église, illustrant un drakkar.2. Le Centre :-Au sommet, les insignes des parachutistes sont représentés, et le fond géométrique illustre des stylisations de parachutes. Au centre se tient Saint Michel, le saint patron des parachutistes.3. Les Inscriptions:- À ses pieds, l’inscription « They have come back » est encadrée par l’ancre de l'Espérance et le ciboire, symboles de Charité et de Foi.-En bas à gauche, l’inscription « À la mémoire de ceux qui par leur sacrifice ont redonné la liberté à Sainte-Mère-Église / To the memory of those who through their sacrifice liberated Sainte-Mère-Église » souligne le dévouement des soldats.- Au centre, les mots « They have come back » illustrent le retour triomphal des parachutistes.- En bas à droite, on lit : « 25ème anniversaire des vétérans du 505ème 82ème Airborne Division / 25th Anniversary of the veterans of the 505th 82nd Airborne Division », suivi de la signature du maître-verrier et de la date de 1972.Ce vitrail est non seulement une œuvre d’art, mais également un témoignage puissant de gratitude envers ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté. Il incarne la mémoire collective de Sainte-Mère-Église et l’héroïsme des parachutistes qui ont contribué à changer le cours de l’histoire.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 19, 2025
Angoville du PlainLe 6 juin 1944, les parachutistes américains s’emparent rapidement du village compte tenu de sa proximité avec la zone de saut : une trentaine de soldats allemands se rendent. Les paras laissent quelques éléments dans Angoville-au-Plain puis se dirigent vers leurs objectifs respectifs. Deux infirmiers américains appartenant au 2e bataillon du 501st Parachute Infantry Regiment, Kenneth J. Moore et Robert E. Wright, s’installent dans la petite église du village . Ils y mettent en place une antenne médicale avancée et accrochent un drapeau blanc frappé d’une croix rouge à la porte. Ils soignent les blessés, aussi bien américains qu’allemands. Les armes des soldats doivent rester hors de l’église, c’est la règle imposée par les deux infirmiers.Le Jour-J, les Allemands parviennent à reprendre ce village une première fois, isolant l’antenne médicale. Mais constatant que les deux infirmiers soignent indifféremment les Américains et les Allemands, ils ne les font pas prisonniers et les laissent travailler.Le 7 juin 1944 au petit matin, les Américains contre-attaquent et repoussent définitivement leurs ennemis hors du village.Au total, 80 soldats et un enfant sont soignés par les deux infirmiers parachutistes Moore et Wright. Ils sont décorés de la Silver Star pour leur action dans l’église d’Angoville-au-Plain. Aujourd’hui encore, les bancs en bois de l’église portent des traces de sang des blessés soignés durant les premiers jours des combats.Pourtant, l'église, haut lieu de leurs exploits, fut laissée à l'abandon, jusqu'au début des années 2000, lorsqu'en 2004, une association se lança, à l’initiative du maire de l’époque, Daniel Hamchin, dans une restauration complète de l'église. Tout était à refaire, y compris les vitraux, qui avaient été abimés ou soufflés. L'idée vint alors de conjuguer l'histoire et le présent.Le vitrail avec le parachutiste est inauguré pour les commémorations du 60e anniversaire, en juin 2004. Le second est l’œuvre de l’historien-artiste américain, Mark Patterson, installé en 2006.Le premier vitrail est l'oeuvre du maitre verrier normand Jean-Pierre Rivière : le vitrail représente au premier plan un parachutiste américain descendant sur l’église suivis en arrière plan par deux autres.En bas une inscription « 6 juin 1944 Angoville du Plain 6 juin 2004 »Il est inauguré pour les commémorations du 60e anniversaire, en juin 2004.
Aurélie Haugeard
Aurélie Haugeard
March 19, 2025