L'église Saint-Aubin, édifice emblématique de Rennes, abrite un vitrail commémoratif saisissant, réalisé par l'atelier Rault à la fin des années 1940. Ce vitrail, sous la forme d'un triptyque, est dédié à la Vierge Marie, figure protectrice par excellence, à laquelle les Rennais ont imploré assistance face aux fléaux qui ont frappé leur ville au fil des siècles. C’est ainsi qu’émergent des références historiques et symboliques ancrées dans la mémoire collective : la peste de 1634, le grand incendie de 1720 et les horreurs des guerres.
L'œuvre du maître-verrier, empreinte de classicisme, intègre des scènes de guerre poignantes, illustrant le contexte tumultueux de son époque. Parmi ces représentations, on peut observer une femme, figure maternelle et protectrice, tenant un enfant dans ses bras, tentant désespérément de le soustraire aux flammes ravageuses d'un bombardement. Cette image puissante évoque non seulement la souffrance individuelle mais également l'angoisse communautaire face à la destruction.
La narration visuelle se poursuit avec des scènes évocatrices, telles que des troupes allemandes défilant devant l'Hôtel de Ville, identifiable par son beffroi, et des prisonniers de guerre français, surveillés par un soldat allemand. Un homme agenouillé, luttant contre le temps pour éteindre une mèche d'explosif, incarne le désespoir et la résistance.
Un élément marquant de ce vitrail est la représentation d’un char américain écrasant un drapeau à croix gammée, symbole du régime nazi. Ce détail souligne non seulement le triomphe des forces alliées, mais également l’espoir d’un avenir pacifié. Ainsi, ce vitrail transcende sa fonction purement décorative pour devenir un acte de mémoire et de résilience face à des calamités historiques.